Publié le jeudi 18 septembre 2025

Agnès Fébrissy : « J’aime transmettre et donner la chance aux jeunes »

NF2

"L’équipe fanion du Douvres Basket Coeur de Nacre lance sa saison de Nationale 2 ce samedi 20 septembre (20 h au Palais des sports Pierre-Roux) face à aux espoirs de Landerneau. Avec un nouveau visage sur son banc, celui d’Agnès Fébrissy, qui a succédé à Thomas Léger. À 52 ans, l’entraîneure et professeure d’EPS affiche un alléchant CV, à la fois en tant que joueuse et entraîneure. Sœur d’Anne-Laure Coudray et maman de trois enfants, dont Chloé (Bouaye), qu’elle affrontera au cours de la saison, Agnès Fébrissy n’aime pas trop parler d’elle. Mais elle a accepté de se confier longuement, en toute franchise et décontraction."

Photo de présentation de l'article : Agnès Fébrissy : « J’aime transmettre et donner la chance aux jeunes »
Agnès, peux-tu jeter un coup d’œil dans le rétro et nous retracer ton parcours dans le basket ?
 
J’ai baigné dans le basket. J’ai commencé à l’âge de 5 ans et je ne suis jamais arrêtée depuis. C’est peut-être une sorte de drogue. J’ai joué à Nantes, à l’Amicale laïque d’Harouys, jusqu’à mes 18 ans, avant de rejoindre Rennes pour mes études et d’intégrer l’Avenir de Rennes. Là-bas, j’ai eu la chance de connaître tous les niveaux, notamment la Nationale 1A, devenue Ligue féminine (de 1997 à 1999). Avec Hervé Coudray, puis Frédérique Prud’homme comme entraîneurs, j’ai été à bonne école.
 
Quel genre de joueuse étais-tu ?
 
Une arrière shooteuse. J’aimais avoir le ballon, mais aussi défendre fort. Le fait d’être agressive en défendre pour se projeter vite vers l’avant, c’est ce que j’essaye de promouvoir auprès de mes joueuses.
 
As-tu rapidement eu la fibre formatrice ?
 
Je suis professeure d’EPS, j’aime transmettre. J’ai vite vu que les clubs manquaient d’entraîneur bénévole, alors j’ai commencé par entraîner l’équipe de ma fille aînée (Chloé). J’ai voulu apprendre les bases au contact des plus jeunes. À l’Avenir de Rennes, j’ai coaché les U11, U13, U15, avec lesquelles on est devenues championnes de France (en 2019). On n’avait pas une équipe si talentueuse que ça, mais cette équipe avait du cœur et de l’envie. C’est la preuve qu’avec du cœur, on peut renverser des montagnes. Puis, j’ai entraîné la N2 durant six saisons, en ayant des résultats. L’année du Covid, on était en tête de notre poule au moment où les championnats se sont arrêtés. Quand j’ai arrêté d’entraîner l’Avenir de Rennes, en 2023, j’étais un peu déçue des adultes. J’avais le sentiment d’avoir du mal à trouver un terrain d’entente avec la nouvelle génération. J’ai pris du repos, réfléchi à ma façon de faire.
Quand je suis arrivée en Normandie l’année dernière, j’ai accepté de prendre en charge les U13 du Caen BC. Je conserve cette équipe cette saison d’ailleurs, parce que j’aime travailler sur la durée.
 
Qu’est-ce qui t’a séduit dans le projet du Douvres BCN ?
 
Je n’aime pas les échecs et j’avais le sentiment d’en avoir connu un à Rennes, dans le sens où je n’avais pas obtenu ce que je souhaitais obtenir. Quand Julie m’a appelé, je n’ai pas réfléchi très longtemps. Je connaissais le club, Sandrine, Clarisse, Julie, je savais où je tombais et je savais que je n’allais pas me tromper. Douvres est un club habitué à jouer le haut de tableau de Nationale 2, je me suis dit qu’il y avait un challenge sympa à relever.
 
Pourquoi pas monter en Nationale 1 ?
 
Pas dès la première année, mais j’ai la volonté de construire avec des jeunes. Et ici, il y en a beaucoup.
 
Peux-tu nous présenter tes trois recrues ?
Marie Lebastard est une meneuse de 18 ans, qui arrive de Mondeville. C’est essentiel de donner leur chance aux jeunes. Marie Marie est là pour continuer sa formation et apprendre, mais elle possède déjà de vraies qualités : sens de l’écoute, agressivité vers le panier. Elle devra encore progresser en rigueur et en confiance en elle pour mieux organiser le jeu de son équipe.e.
 
Hermine Feidangamon, ailière de 19 ans, évoluait à Roanne la saison passée et connaît déjà la NF1. C’est une poste 3 combative, qui défend dur, travaille sans relâche et n’hésite pas à attaquer le cercle.
 
Enfin, Amélia Moukoko, poste 4 de 27 ans, arrive de Dijon. Elle a été désignée capitaine à l’unanimité. Amélia est une joueuse qui rassemble, qui fédère le groupe et qui pousse tout le monde à donner le meilleur. Elle connaît bien le niveau NF2 et a participé activement à deux montées en NF1 à Limoges et à Dijon.
 
Quelle image aimerais-tu que ton équipe renvoie ?
 
Je veux qu’on affiche un beau visage, qu’on ne soit pas attentiste, qu’on ne baisse pas la tête, qu’on n’aille pas pleurer ou se chercher des excuses. Je veux qu’on défende, souvent tout terrain, et que l’on projette le ballon le plus vite possible vers l’avant. Le basket féminin n’est pas très spectaculaire, il est plus cérébral que physique. Il faut qu’on pique des ballons, qu’on aille vite pour donner l’envie aux gens de venir nous voir, et revenir nous voir.
 
Quels sont les objectifs du club ?
 
Ce n’est pas la descente qui est prévue (rires). On ne m’a pas affiché d’objectif précis. L’idée, c’est de réaliser la meilleure saison possible. Si on finit dans le haut de tableau, tant mieux. Et si on doit perdre, ce doit être contre plus fort que nous. Pour l’heure, je n’arrive pas à nous comparer aux autres équipes. Ce que je sais, c’est que mon équipe me plaît.
 
Une montée en Nationale 1, c’est une ambition ou un doux rêve ?
 
Je suis une compétitrice et j’espère que mes joueuses le sont aussi, alors on n’est pas là pour jouer les seconds rôles. On travaille pour être le plus compétitif possible. On va essayer de monter, on fera tout sportivement pour ça. Mais prenons le temps de construire les choses. La formation fonctionne bien au sein du club. Il y a des passerelles à créer avec les U18, la N3, la N2. Il faut que les jeunes aient la motivation de franchir des étapes.
 
Si tu devais donner trois adjectifs pour décrire l’entraîneure que tu es…
 
Je ne sais pas du tout. Il faudrait demander aux filles. Je crois que je ne suis pas très drôle. On me dit que je suis un peu froide. Je manque peut-être de confiance en moi donc je suis exigeante. J’aime le basket de réflexion, je suis peut-être un peu trop cérébrale. J’essaye de m’améliorer en laissant un peu de liberté aux joueuses et qu’elles puissent s’exprimer, mais dans mon cadre. J’essaye de m’améliorer. Froide, exigeante, cérébrale, c’est un joli tableau (rires).

Partager sur

Copier le lien